Au Canada, la Société Canadienne du Sang et Héma-Québec ont l'intention de soumettre, dans les prochaines semaines, une proposition à Santé Canada afin de modifier les restrictions mises en place pour le don de sang des homosexuels hommes.
Après la découverte du virus du sida, le Canada a interdit le don de sang aux hommes ayant eu une relation sexuelle (HSH) avec un autre homme. En 2013, Les HSH ont pu redonner leur sang s'il n'avait plus eu de relation sexuelle avec un homme depuis 5 ans.
Avec cette nouvelle proposition, la Société Canadienne du Sang et Héma-Québec souhaitent réduire cette période à 1 an, comme cela a été décidé depuis quelques mois aux Etats-Unis, et dans d'autres pays du monde, notamment la France.
La Société canadienne d’hémophilie, qui représente des patients traités à l’aide des dérivés du plasma, est d'accord avec cette proposition car d'après les données scientifiques, l'abaissement de l'exclusion de 5 ans à 1 an, n'augmenterait pas le risque pour les transfusés.
Héma-Québec a souhaité préciser que malgré la « bonne » performance des tests de dépistage du VIH, une abstinence d’un an est nécessaire. C’est une période de sécurité pour permettre aux fournisseurs d’intervenir, si un autre pathogène était émergent, car ce groupe reste un population à risque.
Héma-Québec souligne également, que le don du sang est discriminatoire en soi. En 2015, l’organisme a exclu, pour diverses raisons, 40 000 donneurs sur les 327 000 inscrits. Parmi eux, 45 ont été refusés parce qu’ils avaient eu une relation sexuelle avec un autre homme au cours des cinq dernières années. La moitié des rejets sont dus à un taux d'hémoglobine bas, les autres sont dus à des voyages dans des pays à risque, des percings ou des tatouages.