Actualité du don de sang et de la transfusion
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Les valeurs du don de sang à notre époque

Promotion du don de sang en quelques mots

Pierre Le Coz, Professeur de philosophie à l'Université d'Aix Marseille, directeur du département des sciences humaines et Dominique Maraninchi , Professeur de cancérologie à l'Université d'Aix-Marseille ont étudié l'enjeu des valeurs du don de sang à notre époque.

En France, le don du sang est basé sur des valeurs éthiques : volontariat, la gratuité et l’anonymat. Ces valeurs, qui ont été mises en place après la guerre, n'attirent plus les donneurs de sang et conduisent l'Etablissement Français du Sang à trouver d'autres solutions pour attirer la population.

L'ouverture du plasma thérapeutique à la concurrence a ouvert une faille aux valeurs de volontariat et de gratuité. L'anonymat a quant a lui créé une opacité dans le lien donneur-receveur, qui empêche l’identification empathique du donneur avec le receveur.

De plus, l’homme d’aujourd’hui est souvent en quête de reconnaissance, voire de gratifications narcissiques. Il ne va pas forcément de soi avec les valeurs altruistes du don de sang. Cette évolution des mentalités a conduit à une baisse de mobilisation des nouvelles générations.

Face à ces constats, Pierre Le Coz et Dominique Maraninchi pensent que le don du sang doit évoluer pour être plus proche des attentes de la population. Ainsi, renoncer à une éthique du désintéressement n’est pas renoncer à la solidarité, pierre angulaire du dispositif de transfusion.

Ils conseillent de trouver une nouvelle forme de reconnaissance qui valorise mieux les donneurs de sang, sans aller jusqu'à la rémunération. On peut envisager des modes de «rémunération symbolique», susceptibles de rendre le don plus attractif et simplifié pour le donneur.

En ce qui concerne la transparence du don de sang, sans abandonner la règle de l’anonymat, on peut encourager l’identification et l’empathie en transmettant quelques informations non identifiantes sur les receveurs (âge, profession, maladie, etc.).

En conclusion, l’avenir du don de sang dépendra des nouveaux dispositifs qui seront mis en place en France afin que la population se remobilise pour le don de sang et ainsi assurer les besoins des malades.