Depuis les anneés 80 et l'affaire du sang contaminé, qui a conduit à l'infection de milliers de malades par le VIH et l'hépatite C, les scientifiques et les services publics de la santé ont exclu les homosexuels du don de sang afin de limiter la propagation de la maladie chez les patients transfusés.
Les associations homosexuelles, lesbiennes et transexuelles considèrent cette exclusion au don de sang comme de l'homophobie et se battent depuis plusieurs années pour faire supprimer cette contre-indication définitive. Pour eux, les homosexuels ne sont pas à risque et seules les pratiques sexuelles à risque doivent être exclues du don de sang. Ils demandent également d'avoir le droit de donner.
L'association française des hémophiles, dont plus de 90% ont attrapé le virus du sida à cause des transfusions sanguines dans les années 80 à 90, considère que le don de sang n'est pas un droit et que lorsqu'on donne c'est pour guerir les malades et leur garantir des produits les plus sûrs possible.
Pourtant, avec l'ouverture des dons de sang chez les lesbiennes, il y a quelques années, le sentiment d'homophobie aurait dû être levé.
En effet, les scientifiques étudient chaque année les données épidémiologiques de la France afin de déterminer les différents critères d'exclusion. C'est ainsi que malgré l'exclusion du don de sang des homosexuels hommes, la moitié des poches de sang trouvées HIV positif provenait d'homosexuels. Et dans les nouveaux cas de contamination du virus du Sida (6400 à 6800), les homosexuels hommes représentent la moitié des contaminations alors qu'ils ne représentent pas la moitié de la population.
Mais les homosexuels hommes ne sont-ils pas assez rigoureux pour s'exclure d'eux-même du don de sang lorsqu'ils ont des pratiques sexuelles à risque ? Les associations homosexuelles considèrent que l'ouverture du don de sang n'entrainera pas de risque pour les receveurs car seuls les hommes ne pratiquant pas de relation à risque réaliseraient cet acte. Les scientifiques pensent que, malheureusement, trop de personnes ne savent pas qu'ils sont porteurs du sida.
Mais les tests actuels sont assez fiables et seulement 12 jours après avoir été contaminé par le VIH, le donneur sera exclu du don de sang. Alors, une exclusion temporaire après un rapport sexuel à risque serait possible. Mais les scientifiques ont également peur de l'apparition d'un nouveau germe non connu à ce jour, comme cela fut le cas dans les années 80 avec le Sida et qu'une grande partie des homosexuels hommes chez qui le virus du VIH est important seraient susceptibles de posséder ce nouveau virus et qu'ils pourraient donc le transmettre aux malades.
De plus, les besoins sanitaires en produits sanguins labiles ne nécessitent pas l'ouverture du don de sang aux homosexuels hommes, car même si des périodes de l'année présentent un risque de pénurie, la France est autosuffisante. Avec seulement 4% de la population donnant son sang, les besoins en produits sanguins seront toujours assurés.
Face à ces opinions, les différents ministres de la santé n'ont pas ouvert le don du sang alors qu'ils étaient tous favorable pour lever cette interdiction. Mais les risques sanitaires sont trop grands par rapport aux idéaux.
Cependant, l'Union Européenne ouvra peut-être le don de sang aux homosexuels...