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Congrès d'Hémovigilance de Reims 2010
Actualité du don de sang et de la transfusion
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Congrès d'Hémovigilance de Reims 2010

La Société française de vigilance et de thérapeutique transfusionnelle (SFVTT) a organisé du 8 au 10 décembre le IX ème congrès national d’hémovigilance et de sécurité transfusionnelle.

Sous la présidence du Professeur Hervé Curé, Directeur Général du CRLC, le Comité Scientifique a retenu la transfusion en situations extrêmes en tant que fil rouge tout au long du congrès, deux des huit sessions  permettant de valider des actions de formation continue y étaient consacrées.

Reims étant désormais au carrefour de l’Europe, outre le large public national médical et paramédical habituel du congrès, nos voisins européens ont été accueillis pour leur présenter le modèle français d’hémovigilance et de sécurité transfusionnelle, ainsi que les applications cliniques des dernières recherches en physiologie sanguine, domaine en pleine évolution.

 


Lors de ce congrès l'AFSSAPS a fait une intervention sur le bilan de l'hémovigilance en Fance dont voici un extrait très intéressant.

Les données sont issues de deux bases nationales d’Hémovigilance (EIR tous grades et imputabilités) :

  • 1994-1999 : source base GIFIT
  • 2000-2009 : source base e-fit

EIR = effet indésirable receveur.

 

Les niveaux d’imputabilité sont les suivants :

  • Imputabilité 4 : Certaine
  • Imputabilité 3 : Vraisemblable
  • Imputabilité 2 : Possible
  • Imputabilité 1 : Douteuse
  • Imputabilité 0 : Exclue

 

1. Nombre Total de déclarations :

Entre 1994 et 2009, 569 décès ont été déclarés en hémovigilance en France, soit 36 déclarations en moyenne par an [minimum 12 ; maximum 50] (toutes imputabilités confondues).

Parmi ces déclarations, 22 % sont d’imputabilité forte, vraisemblable ou certaine (imputabilité 3 ou 4), soit N=126, 21% d’imputabilité possible (2) soit N=117 et 57 % d’imputabilité exclue ou douteuse (0 ou 1) soit N=326.

 

2. Décès avec imputabilité de 2 à 4 :

Les 326 déclarations d’imputabilité 0 -1 (exclue ou douteuse) sont exclues de l’analyse ci-après. Les EIR d’imputabilité 2 à 4 (N=243) représentent 43 % des 569 déclarations enregistrées entre 1994-2009, soit une moyenne de 15 déclarations par an (écart-type de 4,4).  La tendance est à la baisse sur la période 1995-2009, néanmoins l’ajustement n’est pas robuste (R2=0,33).

 

3. Diagnostic d'imputabilité 3-4 et PSL Impliqués :

analyse ci-après ne prendra en compte que les déclarations d’imputabilités fortes, vraisemblables ou certaines c’est-à-dire 3 ou 4 (N=126).

Les trois principales causes de décès d’imputabilité 3 et 4 sont :

  • les oedèmes pulmonaires : les surcharges volémiques N=32 (25%), les TRALI  N=17 (13%), ce dernier diagnostic n’a commencé à être déclaré qu’à partir de 2001
  • les incompatibilités immunologiques N=30 (24%). Parmi les 30 incompatibilités immunologiques, on en relève 14 ABO avec des CGR (11 % des EIR de grade 4).
  • les infections bactériennes N=25 (20%)

 

Les autres diagnostics relevés sont :

  • allergie : N=6
  • hémosidérose (complication) : N=3
  • infection virale : N=4 (2 VHC, 1 VIH, 1 CMV)
  • infection autre (paludisme) : N=2
  • purpura post-transfusionnel: N=1
  • réaction fébrile non hémolytique (RFNH) : N=1
  • autres diagnostics : N=4 (1 Entérocolite nécrosante (NEC), 1 choc hémolytique, 1 hémolyse OAP, 1 retard de transfusion)
  • diagnostic inconnu : N=1, probable défaillance cardiovasculaire suite à la transfusion de 3 CGR, imputabilité 2).

 

Les catégories de PSL impliqués

On peut remarquer que les CPA constituent 5,9 % des PSL cédés et le pourcentage de décès suite à des transfusions de CPA est de 26 %.

 

CONCLUSION

De 1994 à 2009, il apparaît que 0,5 % des déclarations d’effets indésirables receveurs sont relatives à des décès. Le nombre annuel moyen est de 36 déclarations et varie entre 12 et 50 (toutes imputabilités confondues). Il est en décroissance depuis 1994. Sur ces EIR, 1 patient sur 2 identifié a plus de 70 ans.

Parmi les déclarations, 22 % seulement sont d’imputabilités 3 et 4 (vraisemblable ou certaine). L’incidence calculée est alors de 2,8 décès pour un million de PSL (ou 1 pour 350 000 PSL) toutes étiologies confondues et pour l’ensemble de la période étudiée.

 

Quelques chiffres à retenir concernant les décès d’imputabilité 3 ou 4 sur la période 1994-2009 :

Par type de diagnostic :

  • surcharges volémiques (1 pour 1 400 300 PSL)
  • TRALI (1 pour 1 490 600 PSL, données 2001 à 2009)
  • incompatibilités immunologiques (1 pour 1 493 600 PSL)
  • infections bactériennes (1 pour 1 792 300 PSL)

Par type de PSL :

  • CPA : 1 pour 80 300 unités
  • MCP : 1 pour 149 800 unités
  • CGR : 1 pour 435 400 unités
  • Plasma : 1 pour 1 245 800 unités

 

L’analyse de l’évolution annuelle de ces données montre une réduction du nombre de décès, particulièrement nette pour ceux d’origine bactérienne et par incompatibilité immunologique notamment ABO. Cette évolution est le reflet des mesures mises en place. Une veille de leurs applications doit être poursuivie afin de maintenir cette évolution favorable.