Le 6 octobre, les sénateurs ont définitivement adopté le projet de loi sur la Santé proposé par la Ministre Marisol Touraine, qui comprend notamment l'ouverture du don de sang aux homosexuels hommes (HSH).
L'ouverture du don de sang aux homosexuels dans la loi n'a pas été facile. Initialement, le projet de loi de la santé ne prévoyait aucun amendement dans ce sens. Lors de la première lecture au parlement, il a été décidé d'ajouter l'ouverture du don de sang aux homosexuels.
Arrivée au Sénat, Cette ouverture au don de sang a été supprimée de la loi du fait que la législation française actuelle n'interdisait pas les homosexuels à donner leur sang. Seul le décret des contre-indications des donneurs de sang refusait leurs dons de sang.
Les sénateurs ont donc signalé que la Ministre de la Santé pouvait modifier le décret sans qu'une nouvelle loi soit mise en place. Ils ont finalement remis l'ouverture du don de sang aux homosexuels dans la loi.
Ce chapitre est donc définitivement terminé. Mais est-ce que cela change quelque chose? Est-ce que dès aujourd'hui, les homosexuels peuvent donner leur sang ? La réponse est pourtant non, malgré le vote de la loi.
Pour que cette ouverture soit effective, il faudra modifier le décret des critères d'acceptation des donneurs de sang. Et dans les discussions mises en place par la Ministre de la Santé pour voir la possibilité d'ouvrir le don de sang aux homosexuels, les choses n'ont pas beaucoup avancé.
En effet, les experts et les associations de malades s'opposent à l'ouverture au don du sang aux homosexuels hommes, du fait de l'augmentation du risque de contamination des receveurs. D'autant qu'une nouvelle publication a été réalisée par des médecins italiens, où les donneurs de sang homosexuels n'ont pas de restriction différente des hétérosexuels.
Dance cette publication, les médecins ont mis en évidence que les donneurs de sang trouvés HIV-positf n'avaient pas conscience que leurs pratiques étaient considérées comme des comportements à risque et de ce fait l'entretien pré-don n'avait pas permis d'exclure ces donneurs. Ils ont donc constaté que la perception du risque est très subjectif pour les donneurs de sang.
Lors des différentes réunions, les associations de lutte contre l'homophobie sont septiques sur les propositions mises sur la table, notamment la responsabilisation du donneur de sang lors du don de sang (responsabilité qui pourrait être pénale en cas de contaminination d'un malade).
A ce jour, les discussions continuent, mais ce qui se profite est que l'ouverture du don de sang pour les HSH ne sera pas totale et sera contraignante pour ceux qui souhaitent donner leur sang et ainsi sauver des vies.