L'INRS du Québec en partenariat avec l'Héma-Québec a créé un groupe de recherche sur les aspects sociaux du don de sang en 2009. En 3 ans, les chercheurs ont permis d’identifier certains facteurs culturels et sociaux qui influencent la décision de donner son sang.
Au départ, beaucoup de scientiques d'autres pays se demandaient l'intêret d'étudier les sciences sociales à travers le don du sang. C'est pour cela que depuis près de 20 ans, les scientifiques ont surtout étudié la motivation des donneurs de sang, donc la psychologie individuelle des donneurs. Ce groupe scientifique du Québec se concentre sur l'influence de l'environnement social (famille, communauté ...) sur le don du sang.
Les chercheurs ont voulu comprendre pourquoi les membres de certaines communautés culturelles, par exemple les Haïtiens et les Chinois, donnent moins leur sang que les Québécois d'origine. Ces scientifiques sont parvenus à la conclusion que pour la communauté haïtienne, cette absence de donner provient d'une exclusion des années 1980 à la suite du scandale du sang contaminé.
Pour les chinois du Québec, les raisons sont très différentes. Elles sont plus observées chez les adultes de plus que 40 ans que chez les jeunes chinois. Cela provient d'une ancienne croyance issue de leur médecine traditionnelle qui considère que le sang qui se régénère est de moins bonne qualité que le sang d’origine. Donc le don du sang nuirait à la santé des donneurs de sang.
D'autres études ont également été réalisées sur la perception qu’ont les jeunes sur le don du sang, sur les raisons de la générosité plus importante chez les habitants des régions que les citadins à donner du sang.
Plusieurs de ces sujets seront d’ailleurs abordés au cours de l’atelier international de décembre prochain, avec quatre grandes thématiques : l’histoire du sang contaminé et la problématique de la rémunération des donneurs, les motivations au don de sang, la diversité culturelle dans le recrutement des donneurs et la gestion des risques.