Alors que les dons de sang ne sont pas suffisants pour réaliser l'ensemble des transfusions sanguines en Afrique, Hemafuse, un dispositif chirurgical d’autotransfusion, est sur le point de révolutionner l’approvisionnement en sang en Afrique.
Hemafuse est conçu pour récupérer et recycler l'intégralité du sang du patient dans les cas d'hémorragie interne. L'appareil peut être utilisé aussi bien dans les situations d’urgence qu’au cours d’interventions chirurgicales planifiées pour récupérer le sang là où il s’accumule dans le corps du patient ; il est ensuite transféré dans une poche de sang où il est immédiatement disponible afin d’être retransfusé à ce même patient.
« En chirurgie, le sang est une question de vie ou de mort. Or cet appareil sauve des vies qui auraient pu être perdues à cause du manque de sang. Pour parvenir à [la couverture de santé universelle], nous avons besoin de médicaments essentiels et de technologies de santé innovantes qui sauvent les vies. Hemafuse doit faire partie des dispositifs médicaux essentiels disponibles dans chaque hôpital », a expliqué le Dr Elizabeth Wala, directrice du programme de renforcement des systèmes de santé chez Amref Health Africa au Kenya.
A ce jour, Hemafuse a été mis en place dans une dizaine d'hôpitaux au Kenya. Ce dispositif va permettre de réduire la mortalité suite à une hémorragie, comme en cas d'hémorragie de la délivrance.
Hemafuse va permettre de réduire les besoins en transfusion sanguine, mais les centres de transfusion doivent tout de même continuer la sensibilisation de la population au don du sang, car cette méthode ne permettra pas de se passer des transfusions sanguines.
Après un déploiement positif au Kenya, l'utilisation de ce dispositif continue son développement dans d'autres pays d'Afrique comme au Ghana, où il a déjà été utilisé pour sauver des vies dans des cas de ruptures de grossesses extra-utérines.
L’utilisation d’Hemafuse pour recycler le sang d’un patient permet d’économiser le sang provenant d’un donneur, qui reste alors disponible pour d’autres patients qui ne sont pas candidats à l’autotransfusion. De plus, l'autotransfusion réduit le risque d’infection et de transmission de maladies, car l’utilisation du propre sang du patient est plus sûre que celle d’un donneur.