Arnaud Zegierman (sociologue) a publié un article sur Slate.fr, qui permet de mieux comprendre les raisons sociologiques qui poussent une personne à réaliser un don d'argent, de temps, de gamètes ou un don de sang.
Qu'est-ce qui nous pousse à donner de l'argent, du temps, du sang, des gamètes, pour aider des inconnus ? Alors que certains répondent que pour les dons financiers, les déductions fiscales favorisent ce don, d'autres estiment qu'un don ne serait sincère qu'en étant dénué d'arrière-pensée.
Or, le don n'est pas qu'un geste généreux. L'Observatoire des donneurs de sang, réalisé par Viavoice depuis 2013, met en évidence que les donneurs de sang, qui ressemblent pourtant à l'ensemble de la population française sur le plan sociodémographique, s'en éloignent concernant leur vision du monde.
En effet, ils se déclarent plus heureux (96% contre 66% pour la population globale), plus chanceux (40 points d'écart entre les donneurs et l'échantillon témoin) et moins méfiants (27 points d'écart). Ces différents indicateurs prouvent que les donneurs de sang ne sont pas recroquevillés, mais plutôt dans un état de conscience aiguë de ce qui les entoure et des problèmes qui existent.
Les personnes qui réalisent des dons de sang ne sont donc pas que généreux. Le passage à l'acte est la conséquence d'une intégration des donneurs de sang dans la société et de la confiance en celle-ci. Alors que seulement 21% des Français estiment qu'«on peut faire confiance à la plupart des gens», selon Ipsos.