Il est bon de savoir qu'en France, les personnes atteintes de cancer ne sont pas autorisées à donner leur sang, même après rémission. Une restriction spécifique, qui s'appuie sur un strict principe de précaution.
« Avez-vous eu un cancer au cours de votre vie ? ». Voilà l'une des questions que vous trouverez dans le questionnaire d’éligibilité au don du sang, disponible sur le site internet de l’Etablissement français du sang (EFS) et rempli dans les collectes de sang.
En cas de réponse positive, voici le message que vous lirez : « En vertu du principe de précaution, vous ne pouvez pas donner votre sang. ». Le message de l’EFS le précise : « Dans le cas de certains cancers (in situ) du col de l’utérus et certains cancers superficiels de la peau, vous pouvez donner votre sang. »
Cette contre-indication médicale n'est pas spécifique à la France. En effet, pour l’Union Européenne, il existe un risque théorique que les anciens malades de cancers puissent transmettre des cellules tumorales par le sang. Le but de cette exclusion est donc de réduire ce risque.
C’est aussi la raison pour laquelle les personnes atteintes des hépatites B et C ou encore du VIH, sont exclues du don du sang.
Mais ce principe de précaution ne s'appuie sur aucune étude scientifique. Les oncologues, sans valider ce risque, considèrent qu'il serait impossible de démontrer qu'une transfusion sanguine avec des cellules tumorales aurait conduit à un cancer chez le receveur.
Une révision de cette contre-indication définitive est prévue en 2024. Lors de cette révision, les responsables de la transfusion sanguine, de la santé de la population et des scientifiques vont réévaluer le risque potentiel.
Une évolution vers le modèle Australien ou Canadien est possible. Dans ces pays, les personnes guéries depuis plus de 5 ans d'un cancer du sein, de la prostate, du côlon, de la thyroïde et de l’utérus peuvent donner leur sang.