Actualité du don de sang et de la transfusion
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Le comité d'éthique exclue les homosexuels au don

Concentré de globules rouges (CGR) des homosexuels hommes

Le Comité Consultatif National d'Ethique (CCNE) a estimé la semaine dernière, après une longue étude, qu'en l'état actuel des connaissances les homosexuels hommes (HSH) devraient continuer à être exclus du don de sang en France.

La décision est plus nuancée car, même si l'ouverture aux dons de sang aux HSH apporte un risque pour les receveurs de produits sanguins labiles de l'ordre de 3,5 fois plus que pour du sang d'hétérosexuels, il considère que les études scientifiques ne sont pas assez précises pour évaluer le risque réel de cette modification.

Certaines études ont montré que les nouveaux cas de virologie positives étaient beaucoup moins importants chez les donneurs de sang que dans la population hétérosexuelle française. En comparaison, le CCNE estime que la population de donneurs de sang homosexuelle serait moins susceptible d'être infectée par le VIH que la population homosexuelle française.

D'un autre coté, il relève que les donneurs de sang actuels ne seraient pas entièrement honnêtes lors de leur entretien médical. Car les donneurs présentant une sérologie positive après le don, auraient pu omettre des informations qui les auraient exclus du don de sang. Ces problèmes d'honnêteté des donneurs ne permettraient pas une ouverture temporaire aux homosexuels hommes même après une période d'abstinence, impossible à vérifier.

Le rapport transmis à la ministre de la santé donne les modifications à apporter en matière de politique du don de sang afin de pouvoir ouvrir le don de sang aux homosexuels. Tout d'abord, il considère qu'une nouvelle étude scientifique doit être réalisée avec des critères plus précis. La politique de communication sur les exclusions et le questionnaire médical doit être complétement revu afin que les différrentes exclusions soient expliquées.

Le CCNE considère également que les entretiens effectués lors des dons ne sont pas assez longs pour permettre d'exclure tous les donneurs à risque. La ministre de la Santé dispose donc d'un rapport permettant de faire évoluer le don de sang pour une meilleure sécurisation des malades et l'évolution permettant une ouverture pour les HSH aux dons de sang dans l'avenir.

Même si le CCNE ne conseille pas l'ouverture du don de sang aux HSH, la ministre de la santé a la possibilité d'ouvrir le don de sang aux homosexuels contre l'avis du comité.