Le 24 décembre dernier, Archives of Internal Medicine publiait une analyse réalisée sur la base de plusieurs études montrant que dans certains cas, la transfusion apportait plus de risques pour le malade que l'anémie elle-même.
En effet, cette analyse réalisée par le Dr Saurav Chatterjeede, l'Université Brown (Providence) se base sur 10 études et démontre que chez les patients présentant un infarctus du myocarde, la transfusion sanguine avait un taux de mortalité plus élevé que chez les patients non transfusés. Le recours à la transfusion sanguine dans l'infarctus du myocarde est associé à un taux de mortalité de 18,2% alors qu'il est de 10,2% en l'absence de transfusion sanguine, notamment par une augmentation du risque d'infarctus du myocarde à la suite de la transfusion.
Dans la même édition de Archives of Internal Medicine, un contre-article rédigé par le Dr Jeffrey L. Carson, de l'Université de médecine du New Jersey et le Dr Paul C. Hébert, de l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa (Canada) remet en cause l'analyse sur les 10 études et préconisent aux cliniciens de ne pas tenir compte de ces résultats.
L'affrontement de ces deux opinions a l'intêrét de rappeler aux cliniciens que le choix de réaliser une transfusion sanguine doit prendre en compte le rapport bénéfice-risque chez les patients, plus particulièrement chez les patients ayant subi une crise cardiaque.