Actualité du don de sang et de la transfusion
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Lorsque les malades parlent du don du sang

photo malade

La promotion du don du sang est essentielle afin de motiver les donneurs et de recruter de nouveaux donneurs. Tout cela dans le simple but de satisfaire les besoins des malades en france en transfusion sanguine. Plusieurs méthodes peuvent être mises en place. Mais une est particulièrement efficace afin de sensibiliser le public à ce geste.

En effet, lorsque les malades des différentes pathologies parlent directement aux gens de ce qui lui ont apporté les transfusions sanguines dans son combat face à la maladie. On n'a qu'une seule chose à faire ensuite : donner don sang.

L'association "sang pour 100 vies" a invité Mr Amor Abed à parler aux étudiants lors d'une journée de sensibilisation au BTS du LICP. Atteint d'une leucémie, Amor Abed, Neuvillois de 49 ans, a reçu une greffe de moelle osseuse en juin dernier. Il raconte :

"Il y a 13 ans j'ai appris que j'étais atteint d'une leucémie lymphoïde chronique (LLC). C'est une maladie du sang altérant plutôt des vieilles personnes, mon cas était un peu particulier. Avant il y a eu l'attente du diagnostic qui est terrible. C'est l'angoisse. On sait que c'est grave quand on voit la compassion avec laquelle les gens vous parlent. Quand le diagnostic a été bien posé, il a fallu subir le choc et accepter cette « colocataire ». Il y a d'abord un stade de résignation et de désespoir. Puis vous passez au stade du combat. Vous n'avez pas le choix."

"Après on fait des tests pour savoir s'il y a des donneurs compatibles dans la fratrie, la seule possibilité de guérison étant une greffe de moelle osseuse. La LLC est une maladie chronique. A l'époque j'avais 36 ans, j'étais sportif, mon corps n'était pas meurtri par les médicaments. On pouvait donc attendre avec un suivi sanguin au service hématologie du CHR de Lille. Quand la maladie reprenait de l'activité, on passait à un protocole de chimiothérapie. Il y avait des moments d'éclaircies, d'autres beaucoup plus délicats. Sauf qu'à un moment donné, vous ne pouvez pas faire subir à un corps une multitude de chimiothérapies. La chimio, c'est aussi un rouleau compresseur.
Après les deux premières chimiothérapies, j'ai eu une rémission de quelques années. Mais avec le temps, après une nouvelle chimio, la maladie revenait au bout de six mois. Il y a deux ans, il a fallu se résigner à trouver un donneur. Si je voulais passer la décennie, la voie de la greffe était devenue une obligation. Là, on se positionne dans un fichier de recherche de donneurs. La démarche est d'abord nationale, puis le cercle s'agrandit. C'est à nouveau l'angoisse de l'attente. On vous dit que ça va être difficile. Il n'y a que 15 millions de donneurs dans le monde et 40 % de gens malades en attente d'une greffe n'auront jamais la possibilité d'en trouver une. Et puis un jour on vous dit "Monsieur Abed, on a trouvé un donneur presque à 100% compatible", une jeune fille de 23 ans. C'est magnifique.

Après c'est une discussion entre vous, votre femme, vos enfants et votre médecin. La greffe, c'est l'inconnu, mais c'est aussi une possibilité de guérison.
Alors il fallait y aller, je ne me suis pas posé trop de questions. Avant la greffe, pendant une semaine, vous faites des chimiothérapies très dures. Là, dans le miroir, vous ressemblez vraiment à un malade. J'ai eu la chance d'être greffé en juin 2011. Après le chemin est encore long : vous en bavez pendant deux à trois mois, dont un mois en chambre stérile."