L'Institut de Veille Sanitaire (InVS) a publié le 23 Octobre dernier une étude sur l'évaluation de l'incidence de l'ouverture du don du sang aux homosexuels hommes à la transfusion sanguine dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire.
Alors que le gouvernement souhaite l'ouverture du don du sang aux homosexuels hommes (HSH) et que le nouveau président de l'EFS considère que cette exclusion doit être revue, cette étude a pour but de donner les éléments indispensables au gouvernement avant de prendre une décision qui peut avoir des conséquences sur la sécurité des transfusions sanguines en france.
En effet, cette étude épidémiologique met l'accent sur le risque que peut conduire l'ouverture du don du sang aux HSH qui est interdite depuis 1980. Le risque résiduel est estimé pour la période 2008-2010 à 1/1 350 000 dons pour le VHB, 1/2 900 000 pour le VIH, 1/3 700 000 pour le HTLV et 1/7 000 000 pour le VHC. Dans cette même période, 28 séroconversions VIH sont survenues, dont 14 (50%) concernaient des HSH. Si les HSH n'avaient pas donné leur sang en suivant l'exclusion, le risque serait passé à 1/5 700 000 dons au lieu de 1/2 900 000, actuellement.
Après avoir fait ce constat, l'étude a évalué l'impact que pourrait avoir l'ouverture du don du sang aux HSH pour les homosexuels n'ayant pas eu pluiseurs partenaires dans les 12 derniers mois. Ce risque devrait donc être multiplié par 4 soit 1/700 000 dons du sang, ce qui pourrait conduire à une augmentation des contaminations au VIH par la transfusion sanguine. Cette estimation ne prévoit pas l'attitude des HSH vis à vis de l'ouverture du don du sang. Ainsi, ils peuvent diminuer le risque de transmission de maladies par une sensibilisation plus importante par rapport aux hétérosexuels. Ou, au contraire considérer le don du sang comme un dépistage du VIH, ce qui serait catastrophique pour les malades.