A la suite d'un retard de transfusion de plaquettes, un patient de 75 ans sous chimiothérapie suite à un cancer des poumon est décédé. Alors que ce patient était suivi médicalement à son domicile et que des numérations plaquettaires étaient réalisées, les résultats de la dernière numération montraient une thrombopénie sévére (2000 plaquettes/mm3) et avaient été faxés vers 12h à l'oncologue du patient.
Celui-ci décide d'hospitaliser son patient vers 17h. Vers 19h, il examine son patient et commande un concentré plaquettaire à l'Etablissement Français du Sang (EFS) en urgence, suite à un syndrôme hémorragique avec un purpura des membres inférieurs. Dans le même temps, le laboratoire de la clinique réalise les analyses nécessaires à cette transfusion.
Ces analyses seront réalisées vers 12h mais transmise à l'EFS qu'à 8h du matin le lendemain. Le patient ne sera transfusé qu'à 9h. Il présentera peu avant un coma dû à une hémorragie cérébrale responsable du décès.
L'expert retient que le médecin ne s'est pas assuré de la transfusion du concentré plaquettaire et qu'il n'avait pas signalé lors de la commande de plaquettes le caractère vital de la transfusion ("urgence vitale"). L'expert signale également, qu'une transfusion de concentré de plaquettes en l'absence d'analyses aurait pu être réalisée et que les analyses pré-transfusionnelles auraient dû être faites au début de sa chimiotérapie. Ainsi, l'expert conclut que "le retard apporté à l'exécution de la transfusion sanguine peut être considéré comme une perte de chance d'éviter le décès que l'on peut estimer comme importante".
Le tribunal de Grande Instance a confirmé la responsabilité de l'oncologue à hauteur de 70% et de l'anesthésiste-réanimateur de garde à hauteur de 20% pour ne pas avoir pris des mesures d'urgence. La famille a été indemnisée de 27533 euros.