Alors que le maintien des stocks de sang est difficile et que des entreprises pharmaceutiques souhaitent prélever dans tous les pays européens, est-ce que le don de sang sera rémunéré en France prochainement ?
La Commission européenne a présenté le 14 juillet dernier une proposition de règlement, fruit de trois ans de travail, visant à mieux encadrer les transfusions sanguines et transplantations. Ce règlement intervient dans le cadre de la révision des textes européens régissant les dons de sang, tissus et cellules humains.
Ce projet de règlement vise à adapter deux directives, élaborées il y a une vingtaine d'années. Celui-ci vise avant tout à apporter plus de sécurité tant aux patients qu'aux donneurs, mais aussi à améliorer la qualité et la circulation inter-pays des dons.
Pour cela, le texte propose la mise en place d'une plateforme commune à tous les pays européens pour cumuler des données, que ce soit sur le nombre de donneurs, le type de transplantation ou encore pour suivre l'évolution des effets secondaires chez les patients et les donneurs. En cas de chute brutale de dons, les entités concernées auront l'obligation de mettre en place des plans d'urgence.
Qu'en est-il pour le don de sang rémunéré ?
Le texte ne donne pas de directive sur ce sujet, alors que le don de plasma rémunéré est pratiqué en Allemagne et en Hongrie et que certains industriels souhaitent développer leurs entreprises dans d'autres pays européens.
Lors des débats au parlement européen sur ce texte, des discussions sur le don de sang rémunéré seront ouvertes et une pression sera grande sur les élus, entre des pays qui refusent cette ouverture (comme la France), et les entreprises pharmaceutiques qui veulent démontrer qu'avec cette ouverture, l'Europe deviendra autonome en médicaments dérivés du sang.